collection « La nouvelle société de l’emploi »

sous l’égide de la Fondation Manpower Group pour l’emploi

140 pages – 12 €

 

Le premier titre de la nouvelle collection « La nouvelle société de l’emploi », en collaboration avec la Fondation Manpower Group pour l’emploi.

 

 

Stages à répétition, périodes de chômage, d’emploi de courte durée… : Les jeunes de 18 à 25 ans, en France, éprouvent des difficultés croissantes à trouver leur place dans la société. Le plus souvent tremplin vers l’emploi stable, la transition vers l’âge adulte s’avère fréquemment une trappe à pauvreté.

André ZYLBERBERG, Pierre CAHUC, et Stéphane CARCILLO,économistes, et Olivier GALLAND, sociologue, proposent un diagnostic précis des difficultés d’intégration de la jeunesse mais aussi des solutions constructives susceptibles d’y remédier.

 

>Nombreuses données chiffrées, exemples de « formules » éprouvées hors de nos frontières… : Une analyse objective, en forme d’avertissement quant à l’impérieuse nécessité d’une action politique en la matière.

>Une salutaire contribution au débat national que les auteurs appellent de leurs vœux, à l’approche des échéances électorales, à l’intention des décideurs, acteurs publics –élus et gouvernants-, dirigeants d’entreprises, enseignants, chercheurs et étudiants, comme du plus large public intéressé par l’évolution de la société et de l’économie.

 

 

La jeunesse française est coupée en deux. Certains jeunes s’en sortent plutôt bien tandis que d’autres, les plus « faibles », sans diplôme, sont implacablement éliminés, alors même qu’ils se trouvent exclus des aides sociales jusqu’à l’âge de 25 ans : C’est la génération « galère », confrontée à un déclassement brutal, à une précarité durable à laquelle même une partie des diplômés n’échappe pas. Mise à l’écart, elle tend à déserter les urnes.

 

Cette fracture entre deux jeunesses, cette divergence de destins qui va s’accentuant, résultent d’un système social et politique élitiste, générateur d’inégalités, dans lequel l’école et le marché du travail servent de « machine à trier ».

 

Entre un système scolaire orienté vers la sélection, qui produit massivement de l’échec, et un marché du travail qui renforce le clivage insiders(bénéficiaires des contrats de travail protecteurs, en CDI) / outsiders, les jeunes recalés par l’école ont en effet très peu de chances de décrocher un emploi stable : Une « double peine » encore alourdie par leur non éligibilité au RSA (Revenu de Solidarité Active) en deçà de 25 ans qui, à défaut de soutien familial, les prive des ressources minimales.

 

C’est que, depuis les années 60, avec la raréfaction des emplois stables, le niveau dequalification requis s’est nettement élevé, de sorte que le diplôme joue aujourd’hui dans l’insertion professionnelle un rôle exorbitantson absence constituantà l’inverseun handicap quasi insurmontable. Depuis 20 ans, le risque d’être au chômage est, pour les jeunes sans diplôme, presque deux fois et demi plus élevé que pour les diplômés.

 

Par ailleurs, loin d’être anecdotique ou symbolique, le verrou à l’entrée des jeunes dans lareprésentation politique est à l’aune des difficultés et échecs dans les parcours d’intégration qu’il illustre de manière frappante.

 

Les politiques publiques-éducatives et de l’emploi- jusqu’à présent mises en œuvre pour tenter d’infléchir la tendance n’ont guère produit de résultats convaincants.

Au sein de l’école,aucun dispositif d’envergure n’est en mesure d’aider suffisamment tôt les enfants issus de familles défavorisées.

Les politiques de l’emploi ont quant à elles trop longtemps consisté à créer dans le secteur public des postes subventionnés coûteux, n’offrant à terme aucune perspective réelle d’amélioration du sort de leurs bénéficiaires. L’alternance, qui s’avère plus efficace, exclut les jeunes dont le niveau scolaire est jugé trop faible.

 

Les jeunes n’ont pourtant pas -les enquêtes le montrent- renoncé aux valeurs qui forment le socle de l’intégration sociale. À l’opposé de l’image d’une génération « canapé », anesthésiée par les prestations sociales, qui aurait perdu le goût du travail et s’éterniserait dans le confort du milieu familial, ils demeurent attachés à exercer un métier et à fonder une famille.

 

Les plus défavorisés d’entre eux jugent cependant ces objectifs inatteignables. Ils en ressentent une légitime frustration qui affecte leur sentiment d’appartenance, leur civisme, et alimente défiance envers la démocratie et tentation de la radicalité. Autant de menaces pour notre pacte républicain déjà fragilisé.

 

Il n’est que temps de décadenasser l’accès à sphère politique, afin que les jeunes y trouvent leur place. Il est surtout urgent de s’attaquer aux racines du mal : l’échec scolaire et les obstacles infranchissables que dresse le marché de l’emploi devant les jeunes dépourvus de diplôme.Car nulle fatalité ne doit faire renoncer à intégrer dans la société ceux que l’on croit voués à l’échec.

École, marché du travail, aides sociales, vie politique…

Plaidant pour une action publique responsable, les auteurs préconisent une révision radicale de notre modèle social d’intégration de la jeunesse.

Pour l’heure, ils pointent les moyens disponiblespour offrir,sans laxisme,une deuxième chance aux jeunes sans diplôme, soit :

 

>La possibilité pour les jeunes que le système scolaire a rejetés de percevoir, dès l’âge de 18 ans, un RSA réellement « activé », conditionné à une obligation de recherche d’emploi dûment contrôlée et assorti d’un accompagnement personnalisé, resserré, et, le cas échéant, d’une formation qualifiante. L’expérience du contrat d’autonomie lancé en 2008, à petite échelle, est à cet égard encourageante.

 

>Une réduction des différences de statut entre CDD et CDI, afin de faciliter le passage du premier vers le second, par la mise en place d’un contrat unique de travail propre à sécuriser raisonnablement tous les salariés et à assurer une certaine souplesse aux entreprises dans la gestion de leurs effectifs. En contrepartie d’une rupture simplifiée du contrat, les entreprises, ainsi responsabilisées quant aux conséquences sociales de leurs décisions et incitées à maintenir les emplois, verseraient au service public de l’emploi une contribution proportionnelle au volume des destructions.

 

>Un changement des pratiques de l’école, en rupture avec l’esprit d’un enseignement organisé autour du classement sur critères académiques, avec l’objectif de sélectionner les « meilleurs », à rebours, surtout, d’un système rendu inefficace par la généralisation de l’accès à l’enseignement secondaire et qui confine au marathon semé d’embûches où seuls les initiés, épaulés par leur famille, parviennent à se frayer un chemin.

Réduction du primat des disciplines et filières, allègement des programmes, révision des méthodes d’évaluation, développement de formes de pédagogie moins centrées sur le savoir, par des équipes au rôle revalorisé… : autant de propositions pour une école qui confère à tous les élèves les mêmes chances de trouver leur voie.

 

Introduction : Les deux jeunesses

>La montée des inégalités au sein de la jeunesse

>Des aspirations contrariées, un défaut d’intégration

>Un désinvestissement politique et des risques de radicalisation

>Les jeunes et la politique : défense d’entrer

>Le poids de la famille

>L’école : au cœur de la machine à trier

>Marché du travail : le tremplin ou la précarité

>Une protection sociale défaillante

Conclusion : De l’inégalité fictive à l’égalité réelle

(extrait du sommaire)

 

 

Pierre CAHUC est professeur d’économie à l’École Polytechnique. Il dirige le laboratoire de macroéconomie du Centre de Recherche en Économie et Statistique (CREST) de l’INSEE.

Stéphane CARCILLO est maître de conférences à l’université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne et professeur associé au département d’économie de l’IEP de Paris.

Olivier GALLAND est directeur de recherche au CNRS. Il dirige le Groupe d’Étude des Méthodes de l’Analyse Sociologique de la Sorbonne (GEMASS).

André ZYLBERBERG est directeur de recherche au CNRS. Il est membre du Centre d’Économie de la Sorbonne (CES) et de l’École d’Économie de Paris.

 

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